Avoir peur de l'avenir ne signifie pas vouloir rester dans le passé.
Scolairement parlant, je deviens une adepte de la procrastination. Socialement parlant, mes contacts avec le monde extérieur se résument à aller acheter à manger et parler avec mes colocataire. Financièrement parlant, je suis proche du banqueroute.
Rire ce soir pour mieux pleurer demain.
Rire de la stupidité humaine, tout en rêvant de culture.
J'ai des noirs désirs, des pensées morbides.
Le Malheur.
Trois jours se sont passés depuis l'accident. Je suis sortie de mon lit hier soir, juste quelques minutes, pour voir si il y avait encore un monde derrière la porte. J'avais bien fait attention à ce que mes colocataires soient sorti. Je ne voulais pas les voir, je n'en avais pas la force. Il aurait fallu, devant eux, porter le masque de l'habitude, de l'acceptation. Je passe devant le miroir. Méconnaissable, comme si un moment de tristesse pouvait défigurer des années de bonheur. J'étais pâle, les yeux vitreux et cernés, tandis que ma bouche demeurait la seule marque des vestiges de ma vie passé. Le rouge de celle ci, intensifié par la fadeur de ma peau, était une ode aux plaisirs, si simples, qui pavaient il n'y a encore pas si longtemps, un monde d'ennui. Entre l'ennui et les décombres, que dire, sinon ton nom.
Une rencontre, imprévue comme souvent. Tu ne devais être qu'un numéro. Si j'avais su, ce soir là, la suite de l'histoire, je ne sais pas si je t'aurais suivi, dans ce taxi noir qui fendait la pluie torrentielle.
Tout commence lentement. Au rythme des verres de bières qui se vident. Je ne sais même pas quand tu as fait ton apparition. Une soirée en pointillé. L'attente. Les shots. La télé. Les discussions. Il n'y a plus d'ordre, plus de lien entre ces évènements. Je me rappelle de l'Ecstasy que tu avais posé sur la table, puis de la pilule que tu avais fait glissé vers moi. Je n'avais pas peur de la prendre. Un sourire de ta part, c'était assez pour me donner le courage de sauter. Tu m'offrais le précipice d'un simple geste de la main. Le flou efface leurs visages, mais pas le tien.
Prélude à l'amour destructeur. A la tristesse infinie.
Voila ce à quoi je rêve les soirs de pluie.
J'ai toujours chercher à aimer. Ils n'étaient pas à la hauteur.