Rien n'est jamais terminé, simplement mis entre parenthèses pour une durée indéterminée, parfois on n'y revient jamais. On n'y reviens pas pour garder une forme d'authenticité, ou par ce que l'on manque de temps ... Tandis que d'autre fois, on réécrit des paragraphes entiers, on change la ponctuation, le vocabulaire aussi, plaçant ça et là des oxymores, des métaphores, des antithèses...
Si tu suis mon regard, tu verras des doutes, des gens qui partent tard, tard au bord de la route,
Tu verras son sourire, et le creux de ses bras, tu liras tout Verlaine, tu rentreras chez moi.
Mais reprenons l'histoire du début.
Timide, comme souvent, trop. Mal à l'aise, n'osant pas faire le premier pas, alors que j'en rêve, alors que je ne désire que cela. J'en annulerais le reste, pour un moment d'infini dans ses bras. Une affirmation d'immortalité.
Au lieu de ça, je passe Lay Your Head on my Chest.
Je sais ce que tu me dirais, de passer autre chose que du Herman Dune, que tu en as assez de cette chanson. Pourtant chacune correspond à une occasion particulière. Un voyage en train sous la pluie, un moment de nostalgie, un verre de vin solitaire, une pour la beauté des rêves, et pour les réveils difficiles... Et Lay Your Head on my Chest, elle sera pour lui ce soir, et pour une durée encore indéterminée.
Je sais ce que tu me dirais, de passer autre chose que du Herman Dune, que tu en as assez de cette chanson. Pourtant chacune correspond à une occasion particulière. Un voyage en train sous la pluie, un moment de nostalgie, un verre de vin solitaire, une pour la beauté des rêves, et pour les réveils difficiles... Et Lay Your Head on my Chest, elle sera pour lui ce soir, et pour une durée encore indéterminée.
Je ne serais probablement jamais à lui, ni pour un soir, ni pour une nuit. Mais y penser, en rêver, c'est suffisant, du moins, pour l'instant.
Le temps passe vite, alors que l'on boit du vin en mangeant le chili qu'il vient de cuisiner. Une sortie, regain d'excitation, tant de promesses implicites, d'espoirs à venir.
Puis je y croire ? Sans doute oui, mais j'ai peur de me tromper. Je sais parfaitement ce que je veux, et ce qu'il espérera si l'on s'embrasse. Et ces deux versions, si différentes, si proches, m'effrayent. Je tombe sous le charme d'un homme comme on allume une cigarette. C'est à dire trop souvent, pour un trop court moment. Une étincelle, une flamme qui s’élève pour s'éteindre. Puis des cendres, et l’incandescence, qui dure à peine le temps d'une chanson, d'Herman Dune à l'évidence.
Quelques bières, des cocktails, de trop nombreuses cigarettes. Je suis en face de lui, assisse à une table au fond du jardin de ce pub. J'en oublie les autres lorsque son pied effleure lentement sur ma cheville. Sa main sur ma cuisse, nos doigts qui s'emmêlent, doucement, élégamment. Cardiff, son enchantement, ses excès...
On monte à l'étage avec les autres, de la musique trop forte, mais excellente. Alcoolisée, je laisse la musique guider mes pas, mes gestes. Les lumières stroboscopiques me font perdre la notion de temps, d'espace. Il m'attrape le bras, me serre contre lui, l'on s'embrasse contre le mur, devant ses amis, devant Neema. Mais au diable la discrétion, ce moment magnifique, il n'appartient plus qu'à nous. Cette musique de Metronomy, la pénombre de la pièce, la douceur de ses baisers, mon manque d’inhibition temporaire.
Fin de la soirée, retour en taxi. Have Sex, Have Fun.
Lendemain matin, son corps contre le mien. Le mal de tête qui persiste. Le maquillage à enlever. Le besoin de ranger ma chambre, en perpétuel chaos. Et surtout laver les draps. Prendre une douche. Manger. Et sourire alors qu'il s'en va.
Cela me semble être un sourire aussi faux que triste. Aussi vrai que faux. Un sourire triste.
RépondreSupprimerIl y a tant de choses que l'on se voit obliger de faire, même si l'on n'en a pas envie. Bien-séance et tout...
RépondreSupprimerNon, bien-séance EST tout
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